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Ménage et repassage : se libérer des corvées, c’est pas du luxe !

Plusieurs freins limitent le recours des Français à l'aide-ménagère. On en parle avec l'association montbrisonnaise Main d’Œuvre à Disposition (MOD), dont c'est justement le métier.

Ménage et repassage : se libérer des corvées, c’est pas du luxe !
© Adobe Stock

Entre début septembre et fin juin, de nombreuses familles courent après le temps. Un quotidien effréné dans lequel il n’est pas toujours simple de concilier le travail, les devoirs des enfants, les activités sportives et culturelles de chacun, la cuisine pour des repas sains et équilibrés ou le ménage pour garder une maison propre et rangée. Il existe une multitude de professionnels dont le métier consiste justement à seconder les particuliers. Pourtant, beaucoup n’osent pas franchir le pas. Une étude menée en 2019 par Yougov pour Wecasa estimait d’ailleurs que seuls 6 % des Français avaient recours à une aide-ménagère, dont près de la moitié étaient des retraités. 

Plusieurs freins expliquent ce constat, le premier étant d’ordre financier. Bien des personnes pensent que cela n’entre pas dans leur budget, sans forcément savoir ce qu’il en est exactement. On a donc posé la question à l’association montbrisonnaise Main d’Œuvre à Disposition (MOD), qui assure justement une mission d’insertion par l’activité économique. Après une cotisation annuelle de 10 euros, elle facture l’heure de ménage/repassage 21,04 euros dans le cadre d’un contrat flexible et sans engagement.

Comme l’explique Emma Décombe, sa directrice, cela revient en réalité à 10,52 euros car ce type de prestations – entretien de la maison, mais aussi petits travaux de jardinage et de bricolage – donne effectivement droit à un crédit d’impôt de 50 % dans un plafond annuel de 12 000 euros de dépenses (porté à 20 000 euros pour les particuliers en situation de handicap). Qui plus est, il n’y a désormais plus à avancer la somme liée à cet avantage fiscal pour le récupérer une fois par an après avoir rempli sa déclaration d’impôt sur le revenu. Ce qui est donc très intéressant en termes de trésorerie. 

Deux heures par semaine en moyenne

Chez MOD, on observe une demande d’intervention moyenne de deux heures par semaine. Ramené au mois, on serait donc sur une dépense d’environ 80 euros. Ce n’est pas rien, bien sûr, mais c’est à mettre en rapport avec le temps et l’énergie que l’on gagne en s’affranchissant de ces tâches chronophages.

Si les démarches administratives peuvent effrayer, passer par une structure spécialisée facilite aussi les choses au quotidien. Par rapport à l’embauche pure et simple d’une personne, il n’y a rien de tout cela ici. MOD, par exemple, s’occupe de tout. Les particuliers ont juste à régler leur facture, avec la possibilité de le faire en CESU (Chèque Emploi Service Universel)

L’appréhension liée à l’accueil d’un intervenant extérieur dans son espace privé peut constituer un dernier obstacle. « Certains clients laissent leurs clés, mais beaucoup nous font venir quand ils sont chez eux, que ce soit des retraités ou des salariés qui télétravaillent ce jour-là », observe Emma Décombe. L’association essaie, dans la mesure du possible, d’organiser une rencontre avec le début de la collaboration pour créer une relation de confiance : « Nous réalisons aussi des enquêtes de satisfaction car, au-delà de la prestation, notre équipe accompagne nos salariés pour qu’ils puissent rebondir dans une entreprise ou une collectivité à la fin de leur parcours chez nous. » 

Franck Talluto