Dans les coulisses du comice de Feurs
Les explications de Georges Reboux, adjoint au maire en charge de l’organisation du comice.

Le comice de Feurs prépare son retour avec une 141e édition programmée du 28 au 31 mars. Un rendez-vous qui démarre bien avant et se termine quelques jours plus tard car il nécessite un travail conséquent d’installation en amont puis de démontage, mais aussi pendant pour accueillir le public dans les meilleures conditions. Les explications de Georges Reboux, adjoint au maire en charge de l’organisation du comice.
Que représente le comice dans la vie d’une commune comme Feurs ?
C’est la plus grosse manifestation du début d’année, que l’on organise chaque année trois semaines avant Pâques. Chaque édition rassemble plus de 50 000 visiteurs en quatre jours et la foire-exposition mobilise plusieurs hectares en centre-ville avec plus de 500 exposants. En juillet, le Scoop Music Tour réunit certes 20 000 à 25 000 personnes en une soirée, mais le comice nécessite un montage et une structuration tout à fait différents, plus complexe et chronophage pour la Ville.
Comment appréhendez-vous cet événement ?
D’année en année, nous avons la préoccupation permanente de mettre en place une organisation et une logistique de qualité. Un point important : à part les 5 000 m2 de chapiteaux couverts, pour lesquels nous faisons appel à un prestataire, AZ Événements en l’occurrence cette année, tout le travail est réalisé en régie. C’est-à-dire avec les agents, techniciens et cadres de la ville, que la société Loire actions accompagne avec notamment Hervé Maître, commissaire général. Nous avons la chance de pouvoir compter sur un personnel investi, qui aime le comice. Il faut lui rendre hommage car certaines tâches ne sont pas forcément agréables ou intéressantes, mais toutes sont indispensables.
Combien de personnes mobiliserez-vous ?
Il faut décomposer les choses, il y a plusieurs étapes. L’ensemble des agents des services techniques sont mobilisés pratiquement trois semaines avant, pendant la manifestation bien entendu et deux semaines après pour tout ranger et nettoyer. On estime que cela correspond à environ 1 400 heures de travail, principalement pour le nettoyage, mais aussi le montage des 85 barnums. Nous en empruntons aux communes des alentours (Veauche, Saint-Galmier, Balbigny et Montbrison), avec lesquelles nous travaillons en bonne intelligence tout au long de l’année pour se prêter le matériel les unes aux autres. Pendant la manifestation en elle-même, on mobilise une soixantaine de personnes chaque jour avec divers rôles.
Quels sont-ils ?
Les placiers s’efforcent de faire respecter les emplacements que le commissaire général et ses services affectent aux 550 exposants. Ils veillent aussi à l’application de la sécurité et du règlement, avec des rappels à ceux qui s’étendraient au-delà. Nous avons les gardiens de parking mobilisés aux quatre coins de la ville ainsi que les garde-barrières aux entrées principales. Il y a, aussi, un service assistance montage démontage pour régler les petits problèmes, distribuer tables et chaises. Des électriciens tournent en permanence pour alimenter les stands et assurer des installations en conformité avec la commission de sécurité. N’oublions pas la Croix-Rouge, qui intervient en cas de souci médical, et un service de gardiennage de nuit, sous-traité à une société spécialisée, qui surveille les stands avec une douzaine de personnes. Enfin, on peut citer le rôle de la police et de la gendarmerie.
Comment gérez-vous les déchets ?
Nous distribuons 1 000 sacs à tous les exposants, des jaunes et des noirs afin qu’ils fassent un premier tri sélectif. Un petit camion les récupère généralement quatre fois par jour. En parallèle, une opération de ramassage des cartons est menée quotidiennement. Il y a également une benne pour collecter les verres et 70 poubelles réparties dans la ville. Enfin, les équipes effectuent quatre ou cinq passages par nuit pour nettoyer la ville et qu’elle soit propre le lendemain matin quand les visiteurs reviennent. C’est essentiel, on ne se rend pas compte du volume que cela représente.
Le comice représente-t-il une mécanique bien huilée ou qui change ?
Sur l’organisation en elle-même, on est plutôt dans la continuité car le nombre d’exposants que l’on peut recevoir ne change pas trop d’une année sur l’autre. Il y a parfois des petites évolutions, par exemple pour tenir compte de leurs demandes. Nous avons ainsi supprimé le grand chapiteau situé autrefois derrière la mairie au profit d’un gazon synthétique où s’installent les professionnels du photovoltaïque, un secteur qui a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années. De même, le pôle automobile établi un temps près de l’hôpital prend désormais ses quartiers sur la place de la Boaterie. Le départ de ces professionnels le lundi soir permet la tenue du marché le lendemain alors que ce ne serait pas le cas s’il y avait un chapiteau à démonter. Le comice de Feurs requiert un travail logistique et événementiel conséquent aussi par le fait que l’on ferme la ville quelques jours. Il y a donc un peu de grogne chez certains riverains qui doivent anticiper et stationner leur véhicule en dehors de ce périmètre pour pouvoir l’utiliser, mais la population l’a plutôt bien intégrée avec le temps.
Propos recueillis par Franck Talluto