«Faire comme les grands », une phrase qui caractérise l’envie des plus jeunes de se comporter comme leurs ainés. Avec de l’argent de poche ou les premières cartes bancaires, cela devient réalité. Deux étapes dont il faut connaître l’intérêt et les bonnes pratiques.
Quelques pièces ou billets
Donner de l’argent de poche à son enfant n’est pas une nécessité, mais, pour certains parents, cela fait partie de l’éducation. Ce fonctionnement permet à l’enfant de connaître la valeur matérielle de la monnaie et le fait qu’elle disparaisse après un achat. « Il est possible de donner de l’argent de poche à un enfant dès qu’il a une certaine conscience de ce dernier », estime la psychologue et auteure Françoise Munoz, basée à Saint-Étienne.
Selon elle, l’argent de poche inculque à l’enfant des notions d’économie, de plaisir ou même d’autonomie en le confrontant à la réalité de la valeur des choses. Une réalité qui permet d’apprendre à gérer sa monnaie de manière saine en comprenant qu’il faut aussi économiser pour pouvoir acheter.
« Plus l’enfant grandit, plus il faut s’adapter à ses besoins », selon Mme Munoz, car l’argent n’a pas la même fonction suivant les âges. Vers 5 ans, cela peut aider à acheter des confiseries quand, au collège ou lycée, cela donne l’occasion de payer des loisirs. Une adaptation qui se fait aussi avec la fréquence de distribution. C’est aussi un moyen de faire prendre conscience à l’enfant de la durée, que ce soit pour une semaine ou pour un mois.
En ce qui concerne les tâches ménagères, la psychologue Françoise Munoz interpelle sur le fait que tout ne doit pas être rémunéré. Dernièrement, des applications mobiles donnent la possibilité aux parents d’attitrer des tâches aux enfants et de les rémunérer virtuellement après les avoir accomplies. Selon la psychologue stéphanoise, « il faut mettre de la réalité dans la rémunération avant de passer aux applications ». Cet argent immatériel, les jeunes y sont confrontés tôt. Les banques proposent aujourd’hui des cartes bancaires dès l’âge de 12 ans. « Si l’enfant n’a pas la notion de la monnaie, c’est dangereux, il faut faire un travail en amont », indique Françoise Munoz.
Une carte selon l’âge
Pour les banques, la carte bancaire est un moyen de familiariser les jeunes à ce système. Jusqu’à maintenant, l’âge du premier équipement bancaire se faisait aux alentours de 14-15 ans. Mais cela tend à se faire de plus en plus tôt, à partir de 12 ans notamment. Pour cet âge-là, des banques proposent des cartes de retrait. « Nous mettons à disposition une carte de retrait prépayée, rechargeable par les parents en fonction des besoins de l’enfant », explique Virginie Valour, responsable performance et relation client au Crédit Agricole Loire Haute-Loire.
Tout comme l’argent de poche, cela permet aux pré-adolescents de gérer leurs économies en fonction de leurs besoins. Sur le même principe que les espèces, s’il n’y a plus d’argent sur la carte, il n’est pas possible de payer avec. Une gestion d’argent sous forme de carte qui est encadrée par une absence de découvert et le possible ajout de plafonds.
Pour les adolescents, les moyens et les cartes évoluent. « À chaque moment de la vie, on a des cartes qui s’adaptent, commente Virginie Valour. Pour les adolescents, on a une carte de paiement et de retrait, qui initie déjà à l’application mobile de la banque. » Les cartes s’accompagnent d’éléments (comme l’application), utilisés par les adultes, auxquels les jeunes peuvent se familiariser. Ce système est lui aussi encadré : la consultation du solde est possible, sans pour autant pouvoir faire des opérations comme des virements. Selon Mme Valour, « iI y a de moins en moins de circulation d’argent physique et la carte est aussi un gage de sécurité pour les enfants et parents, notamment face au harcèlement ».
Arthur Bonglet