Jean-Paul Jasserand
« J’adore trainer dans les musées, fouiner dans les recoins »
Présent depuis le lancement de Couleur Forez mag, Jean-Paul Jasserand a choisi de goûter à un repos bien mérité. En guise de clin d’œil, on lui a proposé de se prêter au jeu de l’interview Pile ou face.
Couche-tôt ou couche-tard ?
Couche-tard. En ce moment, je relis l’œuvre de Balzac. Il y a plus de 2 000 personnages ! J’en suis au quatrième ouvrage. Je me suis spécialement intéressé à Une ténébreuse affaire, pour lequel Balzac a utilisé, sans le savoir, les techniques du roman policier.
Frites ou salade ?
Ma femme, Françoise, fait d’excellentes frites, mais je préfère quand même la salade du jardin. Notamment la Reine des glaces, la Roussette et, en ce moment, la variété que l’on fait blanchir, la Scarole.
Vin blanc ou rouge ?
Vin rouge ! Même avec du poisson.
Fromage ou dessert ?
Fromage. La fourme de Montbrison évidemment, mais aussi le parmesan, les fromages de brebis, l’ossau-iraty bien sûr. J’ai une anecdote à propos de la première : quand je suis arrivé à Montbrison en 1985, nommé à l’agence du journal Loire matin, les gens me racontaient que, dans les années 1960, 1970, la fourme avait une couleur rouge brique. Ils ajoutaient qu’un fromager de la rue Tupinerie, M. Buisson, en avait le secret dans sa cave. Je me suis demandé pourquoi elle avait perdu ce rouge. En réalité, cela venait du fait qu’on la laissait affiner beaucoup plus longtemps. Si on le faisait avec une fourme actuelle, qui est plutôt jaune orangée, on devrait pouvoir retrouver cette couleur-là, spécifique à la fourme de Montbrison. Aucun autre fromage ne pourrait l’imiter !
Fourme de Montbrison ou côtes-du-forez ?
Les deux. L’un de mes grands-pères était vigneron, l’autre était marchand de vaches et c’était mon parrain. C’est peut-être pour cela que je préfère les vaches.
Thé ou café ?
Café le matin et thé l’après-midi, après la sieste.
Musée ou shopping ?
J’adore trainer dans les musées, fouiner dans les recoins, visiter les églises, les cathédrales, les châteaux. J’ai une préférence pour une petite chapelle qui se trouve à Saint-Bonnet-le-Château avec des fresques extraordinaires d’anges musiciens.
Livre ou cinéma ?
Je préfère les livres. Dans les œuvres de Balzac, je lis actuellement L’Envers de l’histoire contemporaine. L’action se passe en 1835, mais peut se transposer à notre époque.
Jeux de société ou jeux vidéo ?
Jeux de société. Avec mes petits-enfants, on joue au 8 américain, un jeu de cartes popularisé par les Américains lorsqu’ils ont débarqué pendant la Seconde Guerre mondiale, et au Rummikub.
Appel ou SMS ?
L’appel est personnalisé, on entend la voix de son interlocuteur. C’est plus humain. En cas d’urgence, si je vois que quelqu’un que j’appelle se trouve à une réunion, j’envoie un SMS.
Facebook ou Instagram ?
J’ai un compte Facebook, mais qui est inactif car je trouve cela trop intrusif. Comme je vais abandonner mes correspondances de presse, j’envisage d’ouvrir un compte Instagram pour parler du pays, de ce qui m’intéresse. Hyppolite, l’aîné de mes petits-enfants, se propose de me donner un coup de main.
Mer ou montagne ?
La montagne ! Il y a une série télévisée qui me plaît vraiment, c’est Alex Hugo. On voit le héros qui admire ces paysages d’une façon inimitable.
Plaine du Forez ou monts du Forez ?
Les monts du Forez. Un de mes meilleurs souvenirs remonte au début des années 2000 avec mes deux filles, Catherine et Laëtitia. Partis du bas des pistes de Chalmazel, nous avions rejoint Pierre-sur-Haute et pique-niqué sur un rocher. De là, nous avions rejoint la jasserie de la Richarde. Le berger, Romain Veillon, nous avait offert le café et appris que le jour de la Saint-Jean, quand le soleil se lève, il se trouve dans l’alignement exact du mont Blanc, de Pierre-sur-Haute et du Puy-de-Dôme.
Slip ou caleçon ?
Les deux, mais pas l’un sur l’autre (rires). Slip le jour, caleçon la nuit.
Astérix ou Obélix ?
Astérix, le petit mais costaud, rusé et courageux.
Action ou vérité ?
Action. Je vois des choses à faire, je me précipite, trop peut-être, et on me reproche de ne pas donner assez d’explications sur ce que je fais. Je peux parler, même si je ne suis pas un orateur. Un copain m’avait dit une fois que je passionne les gens quand je raconte des histoires. Enfant, on restait bouche-bée quand le plus jeune de mes oncles, “Pierrot”, nous racontait ses aventures de chasse. Je pense que je tiens un peu de lui.
Propos recueillis par Franck Talluto