Nicolas Pichot, chargé de mission chez Rénov’actions 42, livre son regard sur ces offres popularisées sur les réseaux sociaux par des influenceurs et créateurs de contenus. Elles peuvent être intéressantes, mais il faut bien se renseigner avant de s'engager.
Si vous utilisez les réseaux sociaux, peut-être avez-vous vu des créateurs de contenu et influenceurs promouvoir l’installation gratuite (ou presque) de têtes thermostatiques connectées. Une offre alléchante sur le papier puisqu’elle propose de remplacer les anciens robinets de ses radiateurs par des modèles innovants, qui permettent de régler la température pièce par pièce et pilotables à distance depuis un smartphone. Trop beau pour être vrai ? On a posé la question à Nicolas Pichot, chargé de mission chez Rénov’actions 42, organisme public qui accompagne les Ligériens dans leurs travaux de rénovation énergétique.
Premier enseignement, ces campagnes commerciales respectent la loi. Sur le même principe que celles concernant l’isolation il y a quelques années, elles s’inscrivent dans le cadre des dispositifs des Certificats d’économie d’énergie (CEE), que les fournisseurs d’énergie rachètent selon le principe du pollueur/payeur. Pour chaque type de travaux, une fiche détermine un montant de subvention que le particulier peut obtenir en contrepartie. Et l’État en bonifie parfois avec « un coup de pouce » qui rend l’opération plus attractive.
C’est ainsi que des prestations deviennent rentables pour les installateurs même quand ils ne facturent qu’un euro au client. Dans le cas qui nous intéresse, l’aide varie de 260 euros pour un logement de moins de 35 m2, jusqu’à 624 euros pour 130 m2 et au-delà, en passant par 516 euros pour un logement de 70 à 90 m2. « Cela ne concerne que des habitations en chauffage individuel et de plus de deux ans. Les constructions neuves ne sont pas concernées par les CEE », précise Nicolas Pichot.
Après l’aspect financier, place à la dimension technique. « Ces produits amènent plus de confort et aident à faire des économies d’énergie puisqu’on règle la température pièce par pièce et heure par heure », souligne notre expert. Qui pointe dans la foulée un risque à répondre favorablement au démarchage : celui de « tomber sur des personnes qui posent du matériel bas de gamme et/ou très rapidement, voire qui bâclent pour limiter le coût de l’intervention. D’autant que celle-ci est parfois effectuée par des sous-traitants ». Or la mise en place peut se faire rapidement, mais aussi se révéler bien plus complexe sur une installation vétuste.
Verdict : oui, mais…
Voici venir l’heure du verdict pour le chargé de mission : « Si votre logement n’est pas du tout équipé, que vous avez des robinets simples et sans thermostat central, allez-y les yeux presque fermés et sans tarder. Disposer d’un tel équipement deviendra obligatoire au 1er janvier 2027 et l’incitation de l’État s’achèvera le 31 décembre prochain. » Autrement, si vous avez par exemple une chaudière programmable avec des robinets simples et qu’elle fonctionne bien, ce n’est pas forcément nécessaire, conseille notre homme. Il serait même dommage d’y toucher, au risque de troubler cet équilibre.
Dans tous les cas, assurez-vous que la société qui réalise les travaux soit labellisée RGE, « un préalable indispensable ». Pour une question de confiance, vous pouvez solliciter des entreprises établies près de chez vous, mais pas sûr qu’elles s’associent à ce type d’initiative. Enfin, n’hésitez pas à contacter Rénov’Actions 42 pour obtenir plus d’informations.
Franck Talluto