La fête des pères : tradition commerciale ou fête religieuse ?
La fête des pères est traditionnellement associée à une opération commerciale. Qu’en est-il réellement ?
Célébrée dans de nombreux pays d’Europe et du monde entier, la célébration annuelle des papas, qui sont à l’honneur le temps d’un jour, remonterait au Moyen Age. Il était de coutume, le 19 mars, jour de la Saint-Joseph, de rendre hommage au père nourricier de Jésus en offrant aux papas des cadeaux, gâteaux, fleurs ou des objets confectionnés de ses propres mains. Selon la tradition antique, le culte rendu aux pères s’est développé dès le Ve siècle.
Quant à la première fête non religieuse, elle aurait été créée au début du XXe siècle aux Etats-Unis. Elle aurait été instituée par une institutrice, Sonora Smart Dodd, dont le père avait élevé seul ses six enfants après la mort de son épouse. La première date fixée pour cette fête est alors le 19 juin 1910. Elle sera ensuite célébrée dans le monde entier. Dans les pays hindous, en revanche, elle tombe le jour de la nouvelle lune, fin août ou début septembre.
La célébration des pères provient donc bien d’une tradition ancestrale. D’ailleurs, le mot « père » provient du latin « pater », utilisé dans le sens de « créateur » chez les chrétiens. Néanmoins, une deuxième tradition veut que la fête des pères se soit développée à grande échelle et ait acquis la notoriété qu’elle connaît aujourd’hui. Ceci, grâce à une opération commerciale conduite par Marcel Quercia, directeur de la société bretonne Flaminaire, qui commercialisait alors des briquets à flamme.
Officialisée par décret en 1952
Afin d’augmenter ses ventes pendant la période creuse du mois de juin, le directeur de la société mise ainsi sur cette fête des pères. Le fait de fumer est alors à la mode et considéré comme normal. Cet événement commercial aura même un slogan, affiché partout à l’époque : « Nos papas nous l’ont dit, pour la fête des pères, ils désirent tous un Flaminaire. » Ou encore : « Fête des pères ! Offrez-lui un Flaminaire, le briquet qui tient toutes ses promesses ! » En 1952, un décret vient même officialiser cette fête pour de bon, la fixant au troisième dimanche de juin !
Aujourd’hui, d’après les psychologues, cette fête a toute son importance, notamment pour les enfants. Elle rappelle ainsi l’importance du père dans leur développement. C’est aussi, pour les papas, l’occasion de développer une image positive de leur paternité. Ils ont notamment pour rôle de fixer des limites et d’aider à intérioriser les interdits. Il est donc bon de préparer, aux côtés de son enfant, cette fête qui tient une importance également dans la notion d’égalité des sexes. Dans le cas d’un père qui aurait disparu, la mère peut aussi rappeler à son enfant, par des photos ou en évoquant son souvenir, qu’il est toujours présent à ses côtés.
Céline Clément